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Trail du Sancy – 34 km : version 2017

Trail du Sancy – 34 km : version 2017

Pour la troisième fois je me retrouve dans l’ambiance de cette course si particulière, elle est dure mais j’y reviens toujours parce qu’elle est  très belle ! Dossard par réservé c’était déjà un deal d’arriver à la courir mais la chance m’a souri 4 semaines avant, aussi préparation courte (mais en appui sur toutes les séances de rando course de juillet aout)  ça devrait passer car je ne pars pas avec une idée de chrono (en fait c’est ce que je croyais).

Sur le départ et bien 1111 coureurs identifiés, bonne météo, 10 heures c’est parti. Je sens très vite que je vais beaucoup trop vite, mes muscles avancent mais le cœur n’est pas d’accord et je me dis « fais gaffe  ma petite » il va falloir tenir la distance. Je cours jusqu’au col de la croix Morand et je m’en étonne, visiblement ça devait déjà se voir car Caroline qui était supportrice s’inquiète de ma mine. Je vais ralentir et faire comme ceux que je suis : marcher ; de toute façon on enclenche un single et pas le choix que de suivre le mouvement. Je mange peu mais à intervalles fixes, et bien raté, je crois que j’ai trop mangé, un truc n’est pas accepté par mes intestins et c’est « la barbouille », la haine car je suis au puy de l’angle et la descente que je pouvais amorcer  avec plaisir est contrariée par mes hauts le cœur.

Je repère un lièvre avec une casquette orange et je me dis celui-là tu le suis il va bien, ça m’évite de penser à mon estomac. Au col de la croix Saint Robert, je prends un peu d’eau pour diluer tout ce sucre et de toute façon jusqu’au roc de Cuzeau il n’y a qu’à ! La vitesse étant lente mon estomac finit par me laisser tranquille, tant mieux car j’ai l’intention d’avancer dans la descente qui mène à la vallée de Chaudefour. Tant et si bien que je cours en descente sur une plate bande entre 2 ornières et je ripe un pied du côté droit, un pied du coté gauche et toboggan sur le cul. Je me relève et je retrouve ensuite Philippe Jalley, nous faisons la suite de la descente ensemble.

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Philippe Jalley (tout en bleu)

Avant la dernière côte, j’en suis sure il faut remanger pour finir, quel calvaire, je vais tenter une barre, je me force même si c’est mauvais et on attaque la montée avec les pierres. Je sens que ça va bien j’ai perdu le gars à la casquette orange, il me faut un autre lièvre sinon je vais « mollir ». Un gars m’aborde car il croit que je veux le doubler  mais non je veux juste le suivre, on discute un peu il veut avancer alors on y va dans cette dernière côte jusqu’au col de Ferrand, on se tracte mutuellement. Il craque avant le puy de Sancy et me dit file je ne peux plus te suivre, moi j’ai repris du jus, je sens la fin et ma montre me réjouit je vais passer bien en dessous des 6 heures alors….. .

Au sommet du Sancy nos supporters habituels du bac sont là et c’est super de les voir.

Dans le single je fais gaffe car je ne veux pas  y laisser une cheville mais j’ai envie d’avancer, aussi dès que possible je double. Je sens que j’ai la forme et que désormais on rentre à l’écurie aussi plus rien ne me retiens, ma montre me dit « vas-y tu peux le faire en moins de 5h15 ». Les jambes avancent super bien, le cœur est d’accord et le dernier morceau dans la forêt est large. Les petits coup de culs sur les micros-dénivelles sont quand même durs.

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Mais dès que ça redescend plus rien ne me retient, c’était sans ce fichu de caillou à 1k300 de l’arrivée. Je m’étale de tout mon long mes 2 bras devant.  Un de mes genoux butte sur un autre caillou (je croyais qu’XTTR nous les enlevait sur la dernière portion !). Je suis toute commotionnée, les lunettes et la casquette se sont envolées. Une bande arrive, me ramasse et un traileur veut m’accompagner, je lui dis,  de toute façon je reprends ma course dès que j’ai l’esprit remis. Soit pas très longtemps après, lui il repart aussitôt et il demande à une passante un peu plus loin de me prépare un mouchoir car je pense que j’avais le visage plein de terre.  Je franchis la ligne en 5h20 toute terreuse, une entorse du doigt qui se confirmera, les 2 coudes et les 2 genoux plein d’ecchymoses mais toutefois ravie. J’ai surement préjugé de ma lucidité à appréhender les choses, les jambes avançaient sans cerveau.  C’est 25 minutes de moins que l’année dernière, je suis sortie de ma zone de confort et j’ai pris ce qui va avec (sur  ce coup une gamelle).

Par contre je m’excuse auprès de Jean Claude Quincy, ce pauvre retraité m’avait dit à 9 heures je mise tout sur toi. J’espère que tu n’y as pas laissé toutes tes économies.

Merci à ceux qui ont fait que cette aventure se passe de cette façon.

Est-ce que je vais signer 4 fois ?

Patricia Damiens

A propos de BAC

Un commentaire

  1. Félicitations pour t’être donnée à fond, et merci pour ce récit plein d’humour!

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